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Pleine lune libertine - 1ère Partie

Dernière mise à jour : 27 mars 2020


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Elle rayonne. La peau cuivrée de ses cuisses nues ne cesse d’attirer mon regard, mobilisant, comme toujours lorsque nous sommes ensemble, l’entièreté d’une volonté que tous deux savons si faible en de tels moments. Pour le plus grand bonheur de mes sens, ma volonté cède brièvement une fois encore m’occasionnant ainsi un un shoot d’adrénaline dont les conséquences pourraient s’avérer fatales. Cette énième défaite de mon libre arbitre me permet un fugace aperçu du haut de ses longues jambes que les caresses du soleil d’été ont magnifiées. A l’instar d’un drogué pleinement conscient du danger qu’il encourt en cédant ainsi à une tentation qui pourrait le tuer mais s’élançant tout de même vers la promesse de l’extase, mon regard se rue sur cette vision idéale au risque de s’y abandonner. Comment s’échapper de la douce emprise d’une sensualité parfaite, alors que sa robe bleue préférée, ondoyant sous les assauts du vent, ne cache que partiellement la nudité de son intimité?


Océane s’amuse de son pouvoir. Un sourire irradiant illumine son visage tandis que ses doigts viennent délicatement se poser sur mon menton et le redresser dans un geste souple afin de focaliser le peu d’attention qu’il me reste sur les virages dangereux de la route qui nous emmène vers notre nouvelle aventure.


Quelques heures auparavant, à peine revenus d’une virée shopping dans laquelle elle s’était offerte les sous vêtements affriolants qu’elle ne porte d’ailleurs pas ce soir, ayant préféré rester libre, nous avions reçu une charmante invitation d’un couple séduisant sur le site libertin que nous fréquentons épisodiquement. Nous n’avions su y résister. Après quelques préparatifs si aisés en été, après quelques baisers devenus caresses que nous avions eus le plus grand mal à contrôler afin de ne pas consommer ce que nous souhaitions partager quelques heures plus tard, nous nous retrouvions dans notre décapotable de location, rouge de surcroît, en route vers un nouvel abandon.


Les lacets de cette départementale tournoyante du massif des Maures, qui d’habitude m’hypnotisent, ont perdu tout pouvoir en cette fin d’après-midi. Leur chant muet et assoupissant s’efface avec respect devant celui tout aussi muet mais bien plus envoûtant de la sirène sise à mes côtés. Fixant le bitume qui défile, évitant les voitures qui nous croisent sur cette route à peine assez large, ignorant le spectacle sublime de ce massif sauvage dévoilant subrepticement une méditerranée endormie, tentant avec un succès tout relatif de faire de même avec l’excitation qui dresse ma queue au point de déformer mon pantalon de lin - seul tissu protégeant mon sexe du vent-, je lutte chaque seconde contre le désir violent de me jeter sur ma douce et nous conduit vers un jeu qui s’avérera mystiquement jouissif.


Comme vexée par ma soudaine et surprenante concentration, Océane, qui semble visiblement tenir plus à son emprise sur mes sens qu’à sa vie, se laisse confortablement glisser au fond de son siège et écarte indécemment les cuisses dévoilant de cette façon, sans gêne aucune, sa chatte rose et lisse parfaitement libre et offerte à la caresse de l’air qui nous frôle et nous étourdit.


Parfaitement consciente de son effet mais feignant de m’ignorer, elle porte à ses lèvres l’un de ces doigts qui m’ont arraché à sa contemplation, le laisse glisser de ses lèvres à son cou puis suivre un sentier sans doute dessiné pour une bouche voluptueuse, passant par son décolleté ravageur, tournoyant autour d’un téton s’en étant échappé, laissant ainsi entrevoir la courbe aguicheuse d’un sein ferme au dessin de poire et finissant sa course folle entre ses lèvres déjà humides voire trempées qu’il caresse nonchalamment mais activement.


Les bus sont nombreux sur cette route conduisant touristes, vacanciers et locaux d’un point à l’autre de la côte découpée entre Ramatuelle et le Lavandou. Trois bus, deux chauffeurs et quelques rare chanceux ayant choisi un siège près de la fenêtre du côté gauche auront le plaisir d’assister au spectacle d’une femme sublime, telle qu’ils n’osent la fantasmer, s’abandonner aux plaisirs de caresses clitoridiennes, cambrant son corps parfait dans une courbe impossible. Malgré la faible allure rendue nécessaire tant les virages sont nombreux et dangereux, la vision de ces voyeurs surpris n’aura été que furtive. La plupart, si ce n’est tous, se demande sans doute encore si cette vision était réelle ou s’il s’agissait seulement de la projection d’un fantasme. Combien ont eu l’envie irrésistible de hurler au chauffeur de s’arrêter ou de faire demi tour pour pouvoir confirmer qu’ils n’ont pas rêvé et que ce soir, lorsqu’ils se branleront sur leur souvenir, ils pourront jouir d’autant plus fort qu’ils sauront avoir assisté à l’exhibition d’une déesse? Ils devront tous se contenter de leurs doutes.

“Tu ne me regardes même pas espèce de mufle! Pour la peine je ne te sucerai pas!” me lance-t-elle mi amusée mi énervée. Jamais je n’ai ressenti victoire plus douloureuse. N’ayant évidemment pas totalement ignoré ses gémissements alors qu’elle se caressait et que ses doigts la pénétraient ou jouaient avec son clitoris, une certaine fierté s’empare de moi à l’idée de ne pas avoir céder à l’impulsion électrique induite par ces ondes de plaisir. La douleur vient néanmoins du regret immense et évident de n’avoir pu m’abandonner à cette scène parfaite. Bien entendu, je pourrais souffrir de la promesse de ne pas goûter à sa bouche ce soir mais il n’en est rien. Je la connais. Elle ne saura pas s’y tenir pour mon plus grand plaisir.


***


Est-il possible d’imaginer meilleur début de soirée du mois d’août que la découverte, ensemble, du haut d’une haute colline, d’un panorama époustouflant dévoilant une mer chaleureuse d’un bleu roi tacheté de blanc et entourée de massifs verts couverts de chênes lièges et de pins parasols, vision à peine troublée par un village surplombant à mi-hauteur un port vers lequel les voiliers et autres navires partis pour une journée se dirigent chacun à leur rythme, mais tous paisiblement et alors que ma complice et moi nous dirigeons inexorablement vers les délices d’une volupté libertine?


Ma muse a cessé ses caresses juste avant de jouir. Elle a posé sa tête sur mon épaule alors que nous entamons la descente vers le port de Borme-les-Mimosas. Elle semble contemplative, perdue dans ses pensées. Je reconnais ces symptômes qui s’activent à chaque nouvelle rencontre préparée. Seule la spontanéité l’amuse, l’excite. La préparation l’ennuie profondément. C’est là peut-être notre seul léger décalage. Si j’aime la spontanéité autant qu’elle, mon expérience (et la sienne désormais) m’a démontré que s’y fier pour libertiner est plus souvent source de déconvenue que de plaisir. Je trouve pour ma part une certaine excitation à la phase préparatoire d’une soirée libertine, de la prise de contact aux premiers échanges. J’aime la montée en puissance de la soirée, le tempo qui s’accélère. Elle, au contraire, s’ennuie sur le site libertin qui nous accueille et ne daigne s’y attarder qu’une fois le travail de préparation et, il faut le dire, de sélection, effectué. A cet instant, elle pense, imagine, s’inquiète peut-être aussi un peu de ce qui va se passer. La préparation fait perdre l'insouciance. J’ai l’habitude de cet état éphémère et préfère la laisser se rassurer en se collant au plus près de moi dans les derniers instants précédant le premier contact si délicat.


Je me nourris de chaque seconde de ce moment à deux, où notre complicité s’unit, où notre couple se soude plus encore avant de nous lancer dans la spirale insensée des plaisirs libérés. Le plaisir n’est jamais plus intense que lorsque nous vibrons comme une seule corde, partageant non pas seulement nos corps mais surtout leur plaisir, comme une seule âme.


Simplement, nous nous accordons.


***


Sa silhouette élancée, féline, désirable, subtilement enlacée par sa robe bleue légère qui danse sensuellement autour d’elle, portée par une légère brise marine qui semble venue des îles du levant, se mêle aux bleus de la mer et du ciel qui semblent tenter de s’harmoniser. Elle est tournée vers l’horizon, le regard du même bleu que la mer perdu au loin, son menton légèrement relevé, ses longs cheveux châtains caressant son dos découvert pour s’arrêter timidement au creux de ses reins à peine excités par la brise, laissant ainsi le loisir à tout admirateur de s’extasier devant la cambrure dangereuse d’un cul à l’arrondi affolant, pudiquement caché derrière le fin tissu de cette robe dansante, presque vivante.


D’une main elle tient ses escarpins sur lesquels je ne me lasse jamais de la voir se mouvoir tant le déhanché qu’ils déclenchent provoque en moi les plus vives sensations. Une bouteille de champagne à la main, je suis à ses côté au bout de ce ponton, face à l’étendue bleue qui bientôt nous portera. Son parfum d’été m’enivre. Sa main dans la mienne, parfaitement accordés, nous profitons de cet instant parfait où chacun ressent ce que ressent sa moitié, de la caresse de la brise à l’excitation du moment à venir.


Très peu de bateaux sont sur l’eau en ce début de soirée du 6 août. Un petit bateau à moteur d’environ neuf mètres se dirige avec empressement vers nous. La luminosité d’un soleil s’assoupissant et la distance ne nous permettent pas de distinguer exactement ses occupants. La main d’Océane sert la mienne un peu plus fort alors que notre rendez-vous s’approche et que bientôt des visages et des corps réels remplaceront ceux que nous avons découverts en photos quelques heures plus tôt. Je ressens plus que je n’entends sa respiration accélérer, comme un parachutiste avant de sauter, comme un amoureux avant de se déclarer. Son cœur s’emballe. Ce serait mentir de dire que le mien ne bronche pas. Nous nous tournons l’un vers l’autre, mêlant nos regards et nos êtres. Je la saisis par la taille et l’attire vers moi. Son ventre collé au mien, elle ne peut ignorer l’érection puissante qui m’a moi-même surpris. Nous nous embrassons, passionnément, fougueusement profitant de ces quelques secondes de solitude avant de sauter.


... To be continued

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© 2019 by Eric Wild

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